Transidentités

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Transidentités : toustes ensemble vers l’inclusion des personnes trans et non-binaires

Les transidentités et la non-binarité ne datent pas d’hier : nombreuses sont les cultures au sein desquelles étaient retrouvées (et où l’on retrouve encore) des personnes s’identifiant à un 3e genre, des personnes qui pouvaient naviguer entre les genres, et des personnes qui possèdent les genres masculin et féminin à la fois en elles. Dans le même ordre d’idées, plusieurs personnes s’identifiant ouvertement comme hommes ou femmes transgenres ont marqué l’histoire. On peut penser notamment à Marsha P. Johnson, femme trans et drag queen qui a été l’une des figures de proue du célèbre Stonewall Riot aux États-Unis dans les années 1960; Christine Jorgensen, reconnue pour avoir été l’une des premières américaines à recevoir une chirurgie de réassignation sexuelle dans les années 1950; ou encore Lili Elbe, peintre danoise qui a été l’une des premières personnes à effectuer une transition en bénéficiant de chirurgies de réassignation de genre dans les années 1930. Toutes ces personnes, à leur façon et selon leur situation, ont rempli des rôles importants, ont fait bouger les choses, ont contribué au fonctionnement de leurs communautés, en les rendant plus fortes et plus visibles.

Pourtant, ce n’est qu’en 2013 que la transidentité a cessé d’être considérée comme une maladie mentale. Toutefois, même si le trouble de l’identité sexuelle n’est plus considéré comme un trouble de santé mentale à l’intérieur des pages du DSM-5 (Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux), il a été remplacé par la dysphorie de genre, une souffrance ou un « mal-être » associé à la transidentité, même si elle ne s’applique pas à toutes les personnes trans.

Selon Statistiques Canada, une étude datant de 2018 estime qu’environ 0,75% de la population âgée de 15 ans et plus s’identifie comme trans et/ou non-binaire (Le Quotidien, 2020). L’étude mentionne également qu’environ 11 % des personnes de minorités sexuelles au Canada, soit un peu plus d’une personne sur 10, ont trois fois plus de chance d’être victimes d’agressions physiques ou sexuelles (Le Quotidien, 2020). Plus près de nous, au Nouveau-Brunswick, une récente campagne de sensibilisation menée par le gouvernement provincial (Sois au courant) nous apprend qu’en 2014, plus de la moitié des jeunes transgenres âgé.e.s entre 14 et 18 interrogé.e.s au Canada atlantique, soit 61 %, ont « déclaré avoir été victime de harcèlement sexuel au cours de la dernière année » (GNB, 2019). On rapporte également que près du quart des participant.e.s à cette étude âgé.e.s entre 14 et 25 ans « ont déclaré avoir été forcé.e.s physiquement d’avoir des relations sexuelles sans consentement. » (GNB, 2019). La jeunesse trans et non-binaire est en effet une population très à risque, comme en témoigne cette recherche de 2020 :

 

L’étude canadienne de Roy (2017) évoque qu’environ 13% de la population canadienne est LGBBTQ+ et le sondage du Conseil de la santé du Nouveau-Brunswick (CSNB, 2019) indique un pourcentage plus élevé, soit que 16% des jeunes entre la 6e et la 12e année s’identifient comme LGBBTQ+. De plus, cette même étude démontre que 5% des jeunes qui s’identifient comme LGBBTQ+ indique une identité de genre non binaire (CSNB, 2019). Toutefois, la population des personnes trans et non-binaires est davantage difficile à chiffrer en raison des oppressions encore plus fortes face à ces identités (Pullen Sansfaçon, 2015). L’étude de Schneider (2013, cité dans Pullen Sansfaçon, 2015) évoque qu’environ une personne sur 500 est trans ou non conforme dans son genre, mais Pullen Sansfacon (2015) souligne que ce chiffre est contesté. En effet, dans l’étude du CSNB (2019), on retrouve une plus haute proportion de jeunes trans ou non binaires puisque ce chiffre est d’environ 390 jeunes (1%) sur un total de 38 982 jeunes participant-e-s à cette étude.
Savoie, 2020

Nous pouvons donc conclure qu’il reste beaucoup de chemin à parcourir avant d’arriver à une véritable reconnaissance et inclusion des personnes trans et non-binaires au Canada. C’est pourquoi vous trouverez sur cette page une foule d’information et de ressources qui vous aideront à comprendre un peu mieux les réalités vécues par les personnes trans et non-binaires.

Qu’est-ce qu’une personne trans?

Une personne trans est une personne dont le genre auquel elle s’identifie correspond partiellement ou aucunement au sexe qui lui a été assigné à la naissance. En somme, la case qui a été cochée par la personne professionnelle de la santé à la naissance (« M » pour sexe masculin, « F » pour sexe féminin) correspond partiellement ou pas du tout avec le genre de la personne. Ce terme peut aussi inclure les personnes non-binaires. Aux côtés des personnes transgenres, nous avons les personnes cisgenres, soit les personnes « dont l’identité de genre et/ou l’expression de genre concorde avec le sexe et/ou genre assigné à la naissance et aux attentes sociétales liées à leur(s) genr(e)s. » (FJFNB, 2016)

Qu’est-ce que la dysphorie de genre?

En somme, la dysphorie de genre « est un diagnostic médical qui fait état de la détresse, de la souffrance et des difficultés de fonctionnement qui peuvent être vécues par une personne dont le sexe assigné à la naissance ne concorde pas avec son identité de genre. » (CHUSJ, 2021) Cependant, ce ne sont pas toutes les personnes trans qui ressentent la dysphorie de genre : chaque personne peut ressentir la dysphorie de genre à divers degrés et à certains moments de sa vie.

Qu’est-ce que l’identité de genre?

On définit l’identité de genre comme « l’impression et/ou un sentiment intrinsèque, personnel et interne d’un individu à l’égard de son ou ses genres et comment cette personne s’identifie à un ou des genres. » (FJFNB, 2016) On peut résumer ceci au sentiment profond d’être du genre féminin et de s’identifier comme femme. Donc, une personne « peut en totalité, en partie ou aucunement s’identifier au sexe [qui lui a été] assigné à la naissance puisque le sexe assigné diffère de l’identité de genre d’une personne. » (FJFNB, 2016) 

Le genre est traditionnellement compris à travers une construction sociale binaire (homme/femme). Toutefois, certaines personnes ne se retrouvent pas nécessairement dans ces deux extrêmes, et se définissent plutôt comme non-binaire. Une personne non-binaire « peut sentir qu’elle est un mélange à la fois homme et femme, des fois l’un puis des fois l’autre, ou bien encore aucun des deux. Les combinaisons sont infinies et peuvent changer avec le temps. » (CHUSJ, 2021)

Il est important de différencier l’identité de genre d’autres termes relatifs à la diversité sexuelle et de genre, tels que l’orientation sexuelle et l’orientation romantique, l’expression de genre, le sexe assigné à la naissance et le sexe biologique. 

Pour les personnes plus visuelles, La licorne du genre et la Personne gingenre sont des outils très intéressants pour vous aider à différencier – voire enseigner – ces concepts.

Qu’est-ce qu’une

transition?

Les parcours trans et non-binaires sont multiples. Dans le but d’affirmer son identité de genre et d’être pleinement soi-même, le parcours d’une personne peut impliquer plusieurs types de transitions. Toutefois, il faut se rappeler qu’une transition est d’abord et avant tout un cheminement personnel, et que la transition d’une personne peut être complètement différente par rapport à une autre, mais que ceci n’enlève rien à sa validité. Voici quelques exemples d’une transition :

  • La transition sociale passe habituellement par le dévoilement de son auto-identification à son entourage. Elle peut inclure le changement/l’utilisation du prénom et/ou du pronom, l’habillement selon son identité et son expression de genre, etc.
  • La transition médicale regroupe les interventions chirurgicales, par exemple les chirurgies de confirmation de genre, et les traitements hormonaux (appelé aussi hormonothérapie);
  • La transition légale, par le changement de son nom ou de la mention du sexe au sein de diverses institutions (à l’école ou au travail, sur son permis de conduire, sur des documents légaux comme son hypothèque);

Il n’y a donc pas qu’une seule façon d’être trans ou non-binaire ou d’entreprendre un processus de transition : toutes les personnes trans et non-binaires, et leurs cheminements respectifs, sont valides. 

C’est aussi pourquoi il est important de faire attention au langage et aux termes que nous utilisons afin d’éviter les agressions et les micro-agressions, qui peuvent être fréquemment subies par les personnes trans et non-binaires. Même si nous avons les meilleures intentions du monde, certaines expressions ou termes utilisés pour parler des personnes trans et non-binaires et de leurs réalités peuvent êtres dommageables pour elles, eux et iel.le.s.

Par exemple, l’utilisation du deadname (ou « morinom » en français), c’est-à-dire le nom que portait une personne avant d’en choisir un qui lui convient mieux et qui est en lien avec son identité, peut être très blessant pour une personne trans et/ou non-binaire. Il en va de même pour l’utilisation des pronoms : il est important de respecter le choix de la personne, qu’elle utilise des pronoms genrés (il, elle) ou non genrés (iel.le, ol). Utiliser le mauvais pronom, ou mégenrer la personne, est une forme d’agression fréquemment vécue par les personnes trans et non-binaires.

Dans le même ordre d’idées, certaines phrases que nous utilisons peuvent être problématiques.

Par exemple, dire qu’une personne souhaite « devenir une femme » ou « devenir un homme » peut poser un problème dans le sens qu’une personne peut s’être toujours sentie comme une femme/un homme, mais qu’elle a pris un certain temps avant de s’affirmer socialement (pronom, habillement, etc.). De plus, toutes les personnes trans ne s’identifient pas à un genre binaire : de dire qu’une personne devient un homme ou une femme invalide par la même occasion les nombreuses identités possibles entre ces deux pôles.

Également, dire d’une personne trans qu’elle est « né.e dans le mauvais corps » peut être dommageable pour plusieurs : il ne faut pas généraliser, car si la transition médicale (traitements hormonaux et chirurgicaux) est indispensable aux yeux d’une personne trans, notamment dans l’éventualité où cette personne ressent une forte dysphorie de genre, elle ne l’est pas nécessairement pour une autre. Certaines personnes trans ne ressentent aucunement le besoin d’avoir recours à des traitements qui peuvent être très lourds d’un point de vue médical.

C’est également pourquoi il faut éviter de parler d’une transition « complétée ou non ». La transition est un processus très personnel et intime, et ce genre de propos met l’accent sur la génitalité de la personne. Également, cette formulation suppose que la transition est une série d’étapes fixes qui aboutit au même résultat pour toustes, alors que ça n’est pas du tout le cas.

Comment puis-je être une meilleure personne alliée auprès des personnes trans et non-binaires?

Plusieurs petits gestes peuvent être posés au quotidien afin de vous aider à mieux comprendre, respecter et faire preuve d’ouverture auprès des personnes trans et non-binaires. 

Voici quelques exemples :
  • 01. Le plus important, c’est d’être à l’écoute de la personne et de demander comment vous pouvez l’aider si elle vous approche en tant que personne alliée. Ainsi, vous arriverez à créer un environnement sécuritaire et sans jugement, et vous serez à l’écoute de son niveau de confort, sans tenir pour acquis les besoins de cette personne.
  • 02. Dans votre vie de tous les jours, commencez à suivre sur vos réseaux sociaux des personnes ouvertement trans et/ou non-binaires, telles que Laverne Cox, Jefferey Marsh, Khate Lessard, Elliot Page, Xavier Gould (alias Chiquita Mère), et Gabrielle Tremblay-Boulianne. Écoutez ce qu’elles, ils, iel.le.s et ol ont à dire à propos de leur propre réalité. Rappelez-vous cependant que chaque personne a sa propre opinion, sa propre réalité et son propre cheminement : il ne faut pas généraliser.
  • 03. Demeurez informé.e.s sur ce qui se passe sur la scène provinciale, nationale et internationale en lien avec les droits des personnes trans et non-binaires. Partagez ces informations sur vos réseaux sociaux.
  • 04. Éduquez-vous : prenez le temps de lire, et faites attention de vous renseigner auprès de sources sures, telles que les organismes Aide aux trans du Québec (https://atq1980.org/), Enfants Transgenres Canada (https://jeunesidentitescreatives.com/), le Réseau de santé trans du N.-B. (https://www.facebook.com/transhealthnetworknb/) et UBU Atlantic (https://www.facebook.com/ubuatlantic/), par exemple. Vous pouvez également en apprendre plus en participant et en vous impliquant auprès d’organismes 2ELGBTQIA+ de votre région, comme le Rendez-vous de la Fierté Acadie Love!
  • 05. Faites preuve d’ouverture : ne présumez rien à propos du genre d’une personne, du pronom qu’elle utilise, de son orientation sexuelle, la terminologie qu’elle utilise pour se décrire et se définir, et, surtout, son intimité et la confidentialité de sa vie privée. N’hésitez pas à poser des questions, dans le respect de l’intimité de la personne, bien entendu. Si par mégarde vous mégenrez une personne, excuse-vous, demandez quel est le pronom que cette personne utilise, corrigez la situation, et continuer votre conversation. Les erreurs sont une partie naturelle de votre apprentissage, et le fait de reconnaître votre erreur et de la corriger sur le champ est un geste important à poser.
  • 06. Faites attention aux agressions et micro-agressions. Par exemple un commentaire, un compliment ou une blague que vous souhaitez dire pour détendre l’atmosphère ou pour réconforter une personne, mais qui en réalité pourrait être insultant ou blessant, comme « ça ne paraît pas du tout! » ou « tu as l’air d’une vraie femme ». Dans le même ordre d’idées, portez attention à ce genre de commentaires dans votre entourage, et sensibilisez vos proches et vos collègues à la portée que peuvent avoir leurs commentaires.
  • 07. Au bureau, faites mention de votre pronom (il/lui, elle, iel/ellui, ol) à côté de votre nom dans votre signature courriel. Vous pouvez également afficher un drapeau de la fierté (inclusif, trans, non-binaire, etc.) sur votre bureau afin de montrer que vous êtes une personne alliée. Si un.e collègue utilise des pronoms non genrés, cherchez à vous documenter sur l’utilisation de la grammaire non genrée. Même si cette utilisation n’est pas encore « codifiée », certains guides existent afin de vous aider. En voici quelques-uns :

Tout comme il n’y a pas qu’une seule façon d’être une personne trans ou non-binaire, il n’y a pas qu’un seul geste que nous pouvons poser pour être une personne alliée. À cet effet, nous vous invitions à consulter le lien suivant (en anglais seulement), qui contient encore plus d’information pour vous aider à montrer votre solidarité envers les personnes trans et non-binaires.

Sources utilisées

Association des trans du Québec (ATQ), S’outiller pour mieux intervenir avec les personnes trans, non-binaires ou en questionnement de leur identité de genre, 2021.

CHU Sainte-Justine, « Démystifier la diversité de genre », https://www.chusj.org/soins-services/M/Medecine-de-l-adolescence/Diversite-de-genre?fbclid=IwAR0ZEOc_E0Ydp9fZas68kCWBU6ZaXMGkFcQePHTep4BYcZyTRSf44Xyn7C8, 2021.

FJFNB, Guide sur la création et la mise en œuvre d’un comité de la diversité sexuelle, et genre et leurs allié(e)s dans les écoles francophones du Nouveau-Brunswick, Projet « Racines de l’espoir », 2016.

Gouvernement du Nouveau-Brunswick, « Sois au courant », 2019, https://www2.gnb.ca/content/gnb/fr/corporate/promo/violence_sexuelle.html#21

RAD, « Troisième genre », Société Radio-Canada, 2020, https://www.rad.ca/dossier/troisieme-genre

Savoie, Jean-Roch (2020) L’invisibilité et la visibilité de la diversité sexuelle et de la pluralité des genres dans des écoles secondaires francophones des milieux ruraux et des petites villes en contexte urbain du Nouveau-Brunswick : point de vue des jeunes en Acadie. [Mémoire de maîtrise en travail social de l’Université de Moncton à Moncton.] p.1-250.

Statistiques Canada, « Les personnes de minorités sexuelles sont près de trois fois plus susceptibles de subir de la victimisation avec violence que les personnes hétérosexuelles », Le Quotidien, 9 septembre 2020, https://www150.statcan.gc.ca/n1/daily-quotidien/200909/dq200909a-fra.htm

Autres sources d’intérêt

Conseil de la santé du Nouveau-Brunswick. (2019). Sondage sur le mieux-être des élèves du Nouveau-Brunswick, de la 6e à la 12e année 2018-2019. Rapport de suivi – Les résultats des élèves LGBTQ+. https://csnb.ca/sites/default/files/publications-attachments/SMEE18-19-Les%20r%C3%A9sultats%20des%20%C3%A9l%C3%A8ves%20LGBTQ%2B.pdf

Gouvernement du Canada, Lexique sur la diversité sexuelle et de genre, https://www.btb.termiumplus.gc.ca/publications/diversite-diversity-fra.html?wbdisable=true

Peter, T., Campbell, C.P., & Taylor, C. (2021). Still every class in every school: Final report on the second climate survey on homophobia, biphobia, and transphobia in Canadian schools. Toronto, ON: Egale Canada Human Rights Trust. Deuxième étude de Égale Canada https://egale.ca/awareness/still-in-every-class/

Pullen Sansfaçon, A. (2015). Parentalité et jeunes transgenres : un survol des enjeux vécus et des interventions à privilégier pour le développement de pratiques transaffirmatives. Santé mentale au Québec, 40(3), 93-107. https://doi.org/10.7202/1034913ar

Roy, J. (2017). Valeurs, besoins et réalités des personnes LGBT au Canada en 2017. Rapport préparé pour la Fondation Jasmin Roy. CROP. https://fondationjasminroy.com/initiative/sondage-realites-lgbt/

Taylor, C. et Peter, T., McMinn, T.L., Elliott, T., Beldom, S., Ferry, A., Gross, Z., Paquin, S. et Schachter, K. (2011). Every class in every school: The first national climate survey on homophobia, biphobia, and transphobia in Canadian schools. Rapport final. Egale Canada Human Rights Trust. https://egale.ca/wp-content/uploads/2011/05/Every-Class-In-Every-School-Final-Report.pdf

Veale J., Saewyc, E., Frohard-Dourlent, H., Dobson, S., Clark, B. et le groupe de recherché de l’enquête canadienne sur la santé des jeunes trans. (2015). Être en sécurité, être soi-même : Résultats de l’enquête canadienne sur la santé des jeunes trans pour Stigma and Resilience Among Vulnerable Youth Centre, École des sciences infirmières. Université de la Colombie-Britannique. http://apsc-saravyc.sites.olt.ubc.ca/files/2018/03/SARAVYC_Trans-Youth-Health-Report_FR_Final_Web2.pdf




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